Portée par l’association Calypso, Hoplink permet de voyager avec plus de simplicité en n’utilisant qu’un seul support de transport

 

La mobilité de demain sera-t-elle interopérable ?

Offrir une mobilité interopérable était le mot d’ordre des années 1990, aujourd’hui les voyageurs possèdent des cartes ou des titres de transport leur permettant d’utiliser aisément plusieurs modes de transport dans leur région. Train, VTC, taxis, vélos en libre-service ou encore trottinettes en free-floating, plus que jamais la mobilité a connu une forte transformation. Les habitants des métropoles sont ainsi submergés de nouvelles offres de transport amenant l’utilisateur de son point de départ à son point d’arrivée.

 

Mais qu’en est-il des déplacements hors de sa région habituelle, et des déplacements transrégionaux voire transfrontaliers ?

L’économie mondialisée et l’augmentation des moyens de déplacement ont favorisé les opportunités de travail et de loisirs dans d’autres régions ou encore à l’étranger. En 2011, l’INSEE compte 39 000 résidents français traversant la frontière belge pour le travail(1). Même si à l’échelle de la mobilité française ces voyageurs sont peu nombreux, les AOT (autorités organisatrices de transport) concernées se doivent de compléter leur offre pour répondre à ces besoins. Il en est de même pour simplifier l’accès au transport des occasionnels (comme les touristes par exemple).

Le MaaS peut sembler être une option intéressante, car il regroupe toutes les offres de mobilité. Toutefois, il reste difficile de l’adapter dans un enjeu transfrontalier, et même transrégional. En effet, l’offre de Maas soulève le questionnement de la répartition des recettes. Il semble difficilement applicable sans accord commercial établi entre toutes les AOT et transporteurs. De même qu’une offre de transport à l’échelle européenne semble utopique.

 

HopLink, la solution pour des titres de transports interopérables.

 

La solution pourrait se trouver dans Hoplink. Ce système repose sur le standard Calypso présent dans la quasi-totalité des abonnements sans contact en France et par certains pays européens comme la Belgique, l’Italie ou encore le Portugal. HopLink permet d’inscrire, sur la carte d’un opérateur, des titres de transports d’autres opérateurs sans avoir besoin d’un accord commercial.

 

Comment ça fonctionne ?

Hoplink est compatible avec tous les systèmes billettique fonctionnant avec Calypso. Ce dernier est un ensemble de spécifications techniques de télébillettique reposant sur les normes techniques d’interface sans contact, d’organisation de la mémoire, de la structure des fichiers, de la sécurité et de la définition des données de transport.

Afin de développer l’interopérabilité, Hoplink permet aux opérateurs de transport de collaborer entre eux via l’utilisation d’un conteneur vierge et le partage d’espace. En exemple, un voyageur lillois peut se servir de sa carte Pass Pass afin d’acheter et d’utiliser un titre de transport MOBIB belge. Sa carte de transport comprend deux conteneurs distincts et sécurisés, le premier dédié à son abonnement lillois, et le second, partagé entre tous les réseaux Hoplink, avec le titre de transport MOBIB.

 

Un système sécurisé

Les opérateurs de transport utilisent deux niveaux de sécurité : un premier pour différencier les partenaires et garantir la sûreté de leur contrat billettique et un autre pour permettre un accès au conteneur Hoplink. Selon la configuration choisie, le conteneur peut comporter jusqu’à 8 ou 16 contrats d’autres réseaux ayant accepté Hoplink sur leurs valideurs.

 

Ritmx, partenaire de la SNCF sur le projet Hoplink

L’association Calypso qui porte le projet Hoplink se compose de plusieurs AOT et opérateurs de transport signataires, dont la SNCF. Parmi eux, ceux ayant décidé d’utiliser Hoplink (dont, également, la SNCF) en assurent la gouvernance à travers l’Alliance Hoplink, qui s’assure du respect de ses principes de sécurité, et en gère les règles d’usage et les évolutions.

Chez Ritmx, nous mettons à profit notre connaissance des solutions de billettiques pour le développement du système back-end de distribution des offres régionales SNCF TER. Sur le projet Hoplink, nous avons adapté certains produits TER afin qu’ils puissent être écrits et lus via l’application. Au-delà de l’enjeu de l’interopérabilité entre les cartes régionales, il nous a fallu prendre en compte également l’évolution des valideurs. En effet, Ritmx a adapté le codage des titres sur l’application dans le cadre du contrôle et de la validation des titres de transports.

[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques/1283859#graphique-figure1